Les successions internationales sont de plus en plus courantes en raison de la mondialisation, des mariages mixtes et des expatriations. Dans ce contexte, il est essentiel de connaître les règles juridiques applicables et de bénéficier de conseils d’experts pour éviter les pièges et optimiser la transmission du patrimoine. Cet article vous présente les conseils juridiques clés à prendre en compte pour gérer au mieux une succession internationale.
1. Identifier la loi applicable à la succession
La première étape consiste à déterminer quelle loi s’applique à la succession. En effet, selon les pays, les règles de dévolution successorale peuvent varier considérablement. La Convention de La Haye du 5 octobre 1961 sur les conflits de lois en matière de forme des dispositions testamentaires prévoit que la loi applicable à une disposition testamentaire est celle du pays dans lequel le testateur avait sa résidence habituelle ou sa nationalité au moment où il a rédigé son testament.
Dans l’Union européenne, le règlement européen n°650/2012, également appelé « règlement Successions », s’applique aux successions ouvertes depuis le 17 août 2015. Il établit que la loi applicable à l’ensemble de la succession est celle de l’État dans lequel le défunt avait sa résidence habituelle au moment de son décès.
2. Anticiper les droits de succession
Les droits de succession sont un élément important à prendre en compte dans une succession internationale. Ils varient en fonction des législations nationales et peuvent être très différents d’un pays à l’autre. Certains pays prévoient des exonérations ou des abattements, tandis que d’autres appliquent des taux d’imposition élevés.
Afin d’optimiser la transmission du patrimoine, il est indispensable d’anticiper les droits de succession en se renseignant sur les conventions fiscales internationales qui pourraient s’appliquer et en mettant en place des stratégies adaptées, telles que la rédaction d’un testament ou la constitution d’une société civile immobilière.
3. Rédiger un testament international
Pour éviter les conflits juridiques et faciliter la transmission du patrimoine, il est fortement recommandé de rédiger un testament international. Ce type de testament est reconnu par la Convention de La Haye précitée et permet de désigner clairement les héritiers et la répartition des biens selon les volontés du testateur.
Il convient toutefois de veiller à respecter les exigences formelles prévues par la loi applicable au testament (signature, témoins, etc.) ainsi que les règles impératives concernant la réserve héréditaire dans certains pays.
4. Faire appel à un expert juridique spécialisé
Compte tenu de la complexité des successions internationales et des enjeux financiers et familiaux qu’elles impliquent, il est vivement conseillé de faire appel à un avocat spécialisé en droit international des successions. Ce professionnel pourra vous aider à identifier la loi applicable, à anticiper les droits de succession, à rédiger un testament international et à mettre en place des stratégies d’optimisation patrimoniale.
De plus, l’avocat pourra vous assister dans les éventuelles procédures judiciaires liées à la succession (contentieux entre héritiers, contestation d’un testament, etc.) et vous représenter devant les autorités compétentes.
5. Gérer les aspects pratiques de la succession
Enfin, il ne faut pas négliger les aspects pratiques liés à la gestion d’une succession internationale. Parmi ceux-ci figurent notamment la recherche des héritiers et des biens du défunt, la liquidation du patrimoine (vente de biens immobiliers, clôture de comptes bancaires, etc.), le paiement des dettes et des droits de succession ou encore la distribution des biens aux héritiers.
Pour faciliter ces démarches, il peut être utile de désigner un mandataire successoral, qui sera chargé d’administrer la succession conformément aux instructions du défunt et aux règles légales en vigueur.
Ainsi, une bonne préparation et l’accompagnement d’un expert juridique sont essentiels pour gérer au mieux une succession internationale et optimiser la transmission du patrimoine au-delà des frontières. En suivant ces conseils, vous pourrez aborder sereinement les enjeux liés à une succession avec des éléments internationaux et préserver l’intérêt de vos proches.
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